Le sex-appeal « bon » pour le sport féminin, Eugénie Bouchard ose
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La joueuse de tennis canadienne
Eugénie Bouchard ose un discours à contre-courant quant à la
gestion de l’image des sportives.
Ancienne cinquième joueuse mondiale, Eugénie Bouchard, finaliste
à Wimbledon en
2014, n’a plus performé depuis un moment sur le circuit féminin.
Pour autant, la Canadienne de 30 ans garde une notoriété certaine,
savamment nourrie sur les réseaux sociaux où l’intéressée garde la
cote. A limage de son compte Instagram qui regroupe pas moins de
2,3 millions de suiveurs.
Sa recette, Eugénie Bouchard l’assume pleinement. « Dès
le début de ma carrière, j’ai été en mesure d’obtenir des contrats
publicitaires en dehors du terrain. On m’a demandé à quelques
reprises de poser dans le Swimsuit Edition du Sports Illustrated.
C’était un de mes buts, d’explorer cette voie. Ça fait partie de
qui je suis, parce que je crois que c’est génial. »
Dans un entretien récemment accordé à l’influenceuse russe
Valeria Lipovetsky, Eugénie Bouchard revendique son
« sex-appeal », estimant qu’il s’agit là d’un
atout « pour le tennis et le sport féminin en
général ». « On porte des jupes courtes, des
hauts sans manches. C’est amusant d’allumer la télévision et de
regarder ça », s’enthousiasme-t-elle.
« Je peux gagner plus d’argent avec ça »
Et d’ajouter quant aux clichés sexy qu’elle poste régulièrement
à l’attention de ses fans: « Cela augmente ma base de
fans, mon audience, ce qui, en retour, m’aide à obtenir de
meilleures offres et sponsoring. D’accord, je peux gagner plus
d’argent avec ça mais d’une manière générale, c’est bon pour le
tennis en général, le tennis féminin et le sport féminin.
»
Un discours certes assumé mais qui vient battre en brèche le
combat de nombreuses sportives, qui elles subissent le diktat de
l’hypersexualisation de leur corps dans l’effort. Les gymnastes
allemandes aux Championnats d’Europe 2021 ou les
beach-handballeuses norvégiennes aux JO de Tokyo la même année, en
refusant les tenues officielles imposées par leurs fédérations, ont
ouvert la voie à la révolte des sportives pour la réappropriation
de leurs corps.
A l’époque, la sociologue du sport Béatrice Barbusse, pour
Franceinfo, réagissait ainsi: « On affirme encore une fois
que pour attirer le public et les sponsors, il faut que les
sportives soient sexy et féminines. On objectifie le corps des
femmes, en considérant qu’il est là pour être maté. Il est pensé
pour le regard d’autrui et, disons-le, des hommes. […]
A la fin du XIXe, on considérait que les femmes ne devaient pas
se dénuder ni « s’exhiber », pour reprendre le terme de
Pierre de Courbertin. Aujourd’hui, on considère parfois qu’il faut
qu’elles soient le moins vêtues possible pour des questions de
marketing. » Eugénie Bouchard ne fait qu’accréditer certes
thèse. Au grand dam assurément de nombreuses sportives.
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