Sinner, un cas qui interroge
[ad_1]
C’est une affaire dont le tennis se serait bien passé. Ce mardi, l’Agence Internationale pour l’Intégrité du Tennis (ITIA) a levé le voile sur deux contrôles positifs au clostébol subis par Jannik Sinner lors du Masters 1000 d’Indian Wells en mars dernier. Or, ce qui fait beaucoup réagir, c’est l’absence de communication et de suspension à titre conservatoire concernant cette affaire qui touche le numéro 1 mondial. Mais il n’y a pas que dans la sphère sportive que les réactions sont vives.
Alors qu’il a soutenu scientifiquement les dossiers de Simona Halep et d’Ysaora Thibus, le toxicologue Jean-Claude Alvarez s’est longuement confié dans un entretien accordé à RMC Sport. S’il considère que la thèse de la contamination par la peau mise en avant par l’Italien est « tout à fait possible » car elle a déjà été prouvée, le directeur du laboratoire de toxicologie du CHU de Garches s’étonne du fait qu’il « n’y a pas la même procédure pour tout le monde » en se remémorant ce qu’a vécu Simona Halep lors des derniers mois.
Alvarez souligne le non-respect de la procédure
« On a prouvé scientifiquement qu’elle avait été contaminée. La procédure a duré 18 mois, a-t-il affirmé. Elle a été suspendue provisoirement pendant 18 mois. Elle a demandé cinq ou six fois la levée de sa suspension provisoire, et cela a toujours été refusé. » A ses yeux, c’est un traitement de faveur dont a bénéficié Jannik Sinner. « On lui autorise la levée de sa suspension provisoire pendant cinq mois », a regretté Jean-Claude Alvarez. Un autre problème soulevé par le toxicologue est le non-respect de la procédure dans un tel cas de figure.
« Je rappelle qu’il est obligatoire, selon les règles, de publier un cas positif, a-t-il affirmé lors de cet entretien. Vous êtes positif, vous êtes suspendu tout de suite, surtout que c’est une substance non spécifiée, un anabolisant. Il n’y a rien de pire dans le dopage. Vous êtes suspendu immédiatement. Ensuite, vous devez prouver votre bonne foi, et c’est publié. » Pour le toxicologue, il n’existe qu’une seule manière de prouver de manière absolue que Jannik Sinner a fait l’objet d’une contamination et que tout recours au dopage peut être écarter, l’analyse des cheveux.
Alvarez espère une analyse des cheveux de Sinner
« J’espère qu’il a eu des analyses de cheveux, mais je ne les ai pas encore vues, a confié Jean-Claude Alvarez. J’espère bien qu’on lui a fait des analyses capillaires qui permettront de montrer que ce n’est pas du dopage, mais juste de la contamination. C’est-à-dire qu’il a eu des toutes petites doses qui ne lui ont rien fait. » Cette différence de traitement entre Simona Halep et Jannik Sinner fait absolument bondir le directeur du laboratoire de toxicologie du CHU de Garches, qui « trouve ça tellement honteux ». Au sujet de la Roumaine, le médecin assure qu’« elle ne comprend pas pourquoi on s’est autant acharné sur elle » et appelle à ce que le système change car « toutes les règles ont été bafouées ».
Mettant en avant que Jannik Sinner a pu continuer à jouer quand la Roumaine a été mise à l’écart pendant de longs mois, Jean-Claude Alvarez a conclu en affirmant que si « le tribunal a reconnu sa contamination », l’ancienne numéro 1 mondiale reste considérée « comme une ancienne dopée », ajoutant que « c’est scandaleux ». En tout cas, l’affaire autour de Jannik Sinner pose beaucoup de questions et semble bien démontrer les limites de la lutte contre le dopage dans le tennis.
[ad_2]